Le visage rougi par une forte exposition au soleil de la veille, j'allume comme tous les dimanches matins ma radio réglée sur France Inter.
Je prépare mon café, au loin la voix de Monsieur Ivan Levaï légèrement chevrotante récite un poème de Jacques Prevert.
Gentils enfants d’Aubervilliers
Vous plongez la tête la première
Dans les eaux grasses de la misère
Où flottent les vieux morceaux de liège
Avec les pauvres vieux chats crevés
Mais votre jeunesse vous protège
Et vous êtes les privilégiés
D'un monde hostile et sans pitié
Le triste monde d’Aubervilliers
Où sans cesse vos pères et mères
Ont toujours travaillé
Pour échapper à la misère
A la misère d’Aubervilliers
A la misère du monde entier
Gentils enfants d’Aubervilliers
Gentils enfants des prolétaires
Gentils enfants de la misère
Gentils enfants du monde entier
Gentils enfants d’Aubervilliers
C'est les vacances et c'est l'été
Mais pour vous le bord de la mer
La Côte d'Azur et le Grand Air
C'est la poussière d’Aubervilliers
Et vous jetez sur le pavé
Les pauvres dés de la misère
Et de l'enfance désœuvrée
Et qui pourrait vous blâmer
Gentils enfants d’Aubervilliers
Gentils enfants des prolétaires
Gentils enfants de la misère
Gentils enfants d’Aubervilliers
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